La blockchain commence à s'établir dans tous les secteurs, même celui de l'Artisant. Mais qu'est-ce que c'est, la blockchain ? Et quelles applications concrètes pour le secteur des PME artisanales ? Voici des explications livrées par Infrachain.
La blockchain fait partie des technologies de registre distribué (DLT – distributed ledger technologies). Il s’agit d’une base de données décentralisée, qui est gérée par un réseau de « nœuds », des ordinateurs décentralisés et indépendants. Chaque nœud héberge un exemplaire de la base de données et chaque exemplaire est à la fois original et copie. La cohérence entre les différents exemplaires est assurée par des fonctions algorithmiques complexes.
Les caractéristiques qui la rendent unique ont assuré à la blockchain un succès grandissant depuis quelques années. Une blockchain est réputée immuable. Une fois inscrite et validée, une information ne peut plus être modifiée par aucun des participants. Le cryptage et des technologies de signature numérique assurent l’authenticité et l’intégrité des données. De ce fait, un contrôle central devient caduc et est absent dans une blockchain. Une blockchain assure aussi une transparence totale. Toutes les informations inscrites sont accessibles et traçables. Finalement, la blockchain permet d’automatiser des transactions, financières ou autres comme par exemple le transfert d’un titre de propriété.
Si le taux d’adoption de la blockchain est le plus élevé dans le monde financier, cette technologie est également très prisée dans les domaines de la logistique et de la chaîne de production. Et elle présente de belles opportunités pour l’Artisanat.
On retrouve de nombreux cas d’utilisation dans le secteur alimentaire où la blockchain répond à des soucis de traçabilité et de transparence. Un boulanger, un pâtissier ou un traiteur peut ainsi vérifier l’origine des matières premières tout comme le respect de la chaîne du froid. Cette même information peut être rendue accessible au consommateur final dont la confiance en les produits achetés s’en trouvera renforcée.
L’Italie mise fortement sur la blockchain dans le cadre de l’appellation « Made in Italy ». Confronté au phénomène de la contrefaçon, la blockchain permet aux artisans locaux de prouver à leurs clients l’authenticité des marchandises. Les principales applications sont dans la mode, mais le champ d’application est illimité. Un ébéniste peut par exemple vérifier l’origine écologique ou non du bois utilisé ou des aspects de durabilité. Il peut lui-même utiliser la blockchain pour inscrire des informations relatives aux droits de priorité intellectuelle liés à ses créations.
Le secteur de la construction peut bénéficier de la blockchain pour documenter le suivi d’un chantier : enregistrement des différentes versions des plans, des livraisons, des demandes de modification de la part des acquéreurs, de rapports de réunion de chantier, etc. L’information ainsi enregistrée peut être rendue accessibles aux intéressés et peut servir de preuve en cas de litige.
Notons que le SIGI (Syndicat Intercommunal de Gestion Informatique) a développé une application blockchain pour optimiser la procédure d’établissement de permis de construire, notamment au vue de sa transparence.
Les domaines d’application de la blockchain sont aussi variés que l’artisanat : du bijoutier-orfèvre (origine des diamants) au garagiste (l’authenticité des pièces de rechange), en passant par le photographe (droits d’auteur) ou le prothésiste-dentaire (gestion de la preuve de modèles réceptionnés).
Et nous ne sommes qu’au début. A terme, la combinaison de la blockchain et d’autres technologies comme l’IoT (Internet des objets) ou l’intelligence artificielle permettront des applications encore difficilement imaginables aujourd’hui.
Pour permettre de découvrir des cas d’application de la blockchain, Infrachain, l’asbl luxembourgeoise qui regroupe les professionnels de la blockchain, organise les 9, 10 et 11 novembre 2020 l’Infrachain Summit. Il s’agit d’une conférence virtuelle dont le but est de partager les expériences autour de la blockchain dans différents secteurs. En 2020, l’accent sera mis sur la logistique et la chaîne de production. Parmi les orateurs figurent le ministre de l’économie Franz Fayot et Nadia Hewett, experte blockchain du Forum économique mondial. Le 9 novembre, il y aura également une présentation du Technoport qui présentera des recommandations aux PME souhaitant aborder un projet blockchain. Les présentations se dérouleront chaque jour entre 17h et 19h. L’inscription est gratuite et peut se faire via le site de l’événement : http://www.infrachainsummit.com.